Ma vie n’a plus de sens

Je ne trouve plus de sens, dans la vie familiale, professionnelle ou personnelle…
Dans nos habitudes, nos trajectoires apparemment continues, parfois la question du sens émerge, nous appelle, nous travaille, de façon lancinante ou brutale. Ce qui coulait de source, fonctionnait, simplement, facilement, sans soucis, nous permettant de regarder loin, ailleurs, se met à cahoter, se ternit, s’arrête …
Quelque chose semble déréglé, le moteur est en panne. Le sol se fait irrégulier, moins ferme. L’avenir s’est estompé, le présent s’est vidé. Ça ne va pas… à quoi bon ? Pourquoi ? Vers quoi ? Jusqu’à quand ?
Ce que nous faisions n’avait pas forcément beaucoup de sens, mais la question du sens ne se posait pas. Aujourd’hui elle s’impose, elle m’oblige… Je suis arrêté… j’ai à me questionner, à ouvrir les yeux, à réfléchir, à me demander ce que je veux… vraiment… au-delà des lieux communs et de ce qui faisait direction jusqu’à présent… qu’est-ce que je veux ? Vers où ?
L’émergence de la question du sens s’accompagne souvent d’inconfort voire de souffrance. Notre premier réflexe est de chercher à l’apaiser au plus vite : il n’est jamais agréable d’avoir mal. Mais l’inconfort de la question du sens est aussi l’aiguillon qui nous pousse à chercher/construire une réponse :  Qu’est-ce que je veux vraiment dans cette vie ? Qu’est-ce qui m’importe plus que tout ? Dans quelle direction est-ce que je veux poursuivre ?
Hélas, nous cherchons alors souvent une réponse intellectuelle, nous tentons de réfléchir à ces questions, de penser des réponses. Nous ne percevons pas que ces questions ne s’adressent pas uniquement au mental, mais à l’être tout entier.
Elle interroge ma façon de voir le monde, dont il apparaît spontanément à mes yeux, pas seulement ma façon de le penser. Elle interroge les valeurs, les désirs, les projets qui me mobilisent, dont beaucoup nous échappent. Elle interroge nos rapports aux autres, nos sentiments, nos façons d’être affecté par l’autre, d’aller vers cet autre. Elle interroge ce que nous faisons de et à notre corps, nos façons d’agir, notre place dans la société, notre façon de vivre avec les autres.
Répondre à la question du sens, ce n’est pas chercher à construire ce qui nous semble la meilleure réponse. C’est chercher à répondre à l’appel qu’elle porte. Un appel à se mettre en route dans un chemin qui nous transforme et transforme aussi cette question.
C’est qui nous devenons petit à petit dans ce chemin de recherche qui construit la réponse à la question. C’est qui nous seront devenus quand la question s’effacera qui constituera la réponse… momentanément…

 

Quel est mon essentiel ?

Le monde occidental croule sous les biens et les technologies. Nous avons tout pour être heureux, et pourtant…
Alors, qu’est-ce qui cloche ?
La plus grande source d’insatisfaction est de ne pas être là où on devrait être, de ne pas être qui l’on devrait être. « Là » et « qui » ne sont pas des buts que l’on pourrait définir et atteindre. C’est le sentiment profond et indiscutable de me sentir là où j’ai à être, maintenant, le sentiment plein d’habiter sa vie.
Ce sentiment n’est pas donné. Il est le fruit d’un cheminement personnel et la vie est inconstance et impermanence, ce « là » et ce « qui » évoluent au fil du temps, m’obligeant, régulièrement, à me remettre en chemin.
Lorsque la vie professionnelle nous épuise, que la vie familiale nous submerge/déborde, que notre vie personnelle se ternie, alors une question s’ouvre : Qu’est-ce qui est essentiel ? Quel est mon essentiel ?
Sans réponse immédiate et évidente, cette question nous met face au vide et à la perspective d’avoir à séjourner et cheminer dans ce vide. Il est alors tentant de retourner à l’enchaînement mécanique de nos activités, à nos distractions addictives, aux rails de nos pensées habituelles, à nos justifications de renoncement, à nos phantasmes fruits de nos insatisfactions.
Il est tentant de rester dans les normes de notre culture : gérer sa vie comme s’il s’agissait d’une entreprise, aborder la vie comme s’il s’agissait d’une ressource à rentabiliser, transformer tout émerveillement en convoitise. Mais les plaisirs de l’avoir et du faire peinent à cacher les souffrances d’être… quel est mon essentiel ?

 

S’en sortir, changer Sens et essentiel Se connaître Modalités pratiques