La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Nous sommes régulièrement pris dans des rapides, le courant nous entraîne. Nous sommes malmenés, manquons de nous noyer. Nous ne pouvons plus regarder le paysage et devons garder le regard rivé sur le courant sans discerner la suite, sans savoir si cela va s’apaiser ou s’aggraver, sans savoir combien de temps ça va durer.
Parfois au contraire nous avons la sensation de tourner en rond, de nous cogner sans trouver l’issue, d’être bloqués, immobilisés même peut-être. Notre monde s’est réduit. Les autres sont affairés, lancés sur leurs chemins et nous, nous cherchons et cherchons encore
Parfois nous avons trop attendu et la situation s’est dégradée. Il faut que quelque chose change, il faut s’en sortir… mais rien ne change ou trop lentement.
Parfois le malaise est diffus, de basse intensité, sans cause clairement identifiable. Le travail n’a pas changé, mais la flamme n’est plus là. La famille est là, mais quelque chose cloche. Nous devenons moins assidus dans les activités. La vie s’est ralentie, ternie, nous sommes fatigués. Nous tentons de maintenir les apparences pour le cacher. Notre entourage nous suggère de nous reprendre en main, d’y mettre un peu du nôtre, de faire des efforts.  Nous avons tout pour être heureux et pourtant la vie boitille.

 

J’ai tout essayé

… alors j’imagine que sans doute vous vous sentez las, découragé, peut-être désespéré.
Et vous êtes pourtant arrivé sur cette page et êtes en train de lire ces lignes. J’imagine qu’une lueur persiste, un élan, une envie… une urgence peut-être.
Vous avez essayé beaucoup de choses et vous cherchez encore alors, dans ce découragement il semble que quelque chose, une part de vous peut-être, prêt à essayer encore.
Jusqu’à présent il s’est probablement agi pour vous de chercher à « changer quelque chose », à « régler tel ou tel problème », « se battre contre », à « vouloir autre chose », à « changer pour ailleurs »… et vous avez alors probablement le sentiment d’avoir échoué dans cette tâche.
Peut-être est-il temps d’explorer « comment faire avec », « comment être avec » ou d’accepter qu’il y aura des changements, la vie change tout le temps, mais sans savoir aujourd’hui lesquels.
Certes c’est sans doute moins attrayant que la perspective d’une solution miracle, moins désirable que la promesse qu’un changement radical…
Pour ma part je ne crois plus à la magie ni à la radicalité des changements, mais j’observe que la vie a des capacités de régénération et de transformation insoupçonnées, pour autant qu’on lui en laisse le temps et qu’on lui offre des conditions favorables.

 

Qu’est-ce qui est vraiment important ?

Nous souhaitons le bonheur, nous le recherchons, souvent dans un « encore plus », « avec ça ça ira mieux »… Et pourtant lorsqu’on se retourne sur sa vie, qu’est-ce qui est vraiment important ? Qu’est-ce qui émerge de tout ce chemin ? Qu’est-ce qui a été indispensable ? Nos biens ? Nos conquêtes ? Nos réussites ? Nos exploits ?
Bien entendu que tout cela compte, mais le plus important, n’est-ce pas plutôt la qualité de nos relations passées et présentes ? Avoir eu la chance de rencontrer ces êtres qui nous ont marqués, émus, captivés, avec lesquels nous avons fait un bout de chemin, qui nous ont permis de grandir, de voir le monde autrement, de nous sentir faire partie du cours de la vie.
Et pourtant, nous sommes tellement maladroits dans nos relations. Voulant intensément une chose et obtenant souvent son contraire. Souhaitant la nouveauté et reproduisant souvent du même, peu satisfaisant. Fuyant à l’autre bout du monde pour laisser nos valises et, au final, retrouver les mêmes. Nous accusons les autres d’être responsables, nous leur reprochons d’être ce qu’ils sont, nous voudrions qu’ils changent… mais nous, quelle est notre part ? Comment nous entretenons la situation ? Comment nous nous y sommes pris pour nous retrouver là ?

 

S’en sortir, changer Sens et essentiel Se connaître Modalités pratiques